Sous une neige silencieuse, un enfant s’aventurait loin de sa cabane, une lanterne à la main. Le vent soufflait comme une voix ancienne, et la forêt semblait l’observer. Au cœur de cette nuit glacée, il aperçut des yeux dorés briller dans l’obscurité : un loup immense se tenait devant lui.

Le garçon ne bougea pas. Son souffle formait des nuages de givre. Le loup s’approcha, son regard profond, ni féroce ni doux — simplement vrai. L’enfant tendit la main, hésitant. Le monde entier semblait suspendu entre peur et confiance. Puis, contre toute attente, le loup inclina la tête. Ce geste scella un pacte silencieux entre eux.

Chaque nuit suivante, le loup revenait. Parfois, il restait à distance, parfois il suivait les traces du garçon jusqu’à la cabane. Avec le temps, la peur devint amitié. Le garçon partageait du pain sec et des histoires chuchotées, le loup écoutait, ses yeux brillant dans la lumière du feu.
Un soir, alors que la tempête faisait rage, l’enfant trouva le loup blessé près de la lisière. Sans hésiter, il l’emmena dans la chaleur de la maison. Devant la cheminée, sous la lueur du feu, ils s’endormirent côte à côte, deux âmes liées par la survie et la tendresse.

Le lendemain, le soleil levant traversa la fenêtre, dorant la neige. Le loup se leva, guéri, et regarda l’enfant une dernière fois avant de disparaître dans la forêt. Mais chaque hiver, quand la neige retombait, des empreintes familières apparaissaient près de la porte — comme une promesse tenue.