Mon dernier vol restera gravé dans ma mémoire, non pas pour la destination, mais pour la leçon qu’il m’a donnée.
Après plusieurs jours de réunions épuisantes, je montais à bord avec un seul objectif : dormir. Mon siège, près du hublot, me paraissait un refuge parfait. Mais à peine assis, je compris que le calme ne serait pas au rendez-vous.

Derrière moi, un garçon d’environ sept ans tapait dans mon siège avec entrain. Sa mère tentait de le calmer, sans grande autorité. L’enfant posait question sur question, riait, bougeait, s’agitait — bref, une véritable tornade miniature.
Au début, j’ai pris mon mal en patience. Après tout, ce n’était qu’un enfant. Mais au bout d’un quart d’heure, chaque nouveau coup dans mon dos me faisait sursauter. J’ai fini par me retourner, lui lançant un regard ferme, puis en demandant poliment à sa mère d’intervenir. Elle s’est excusée, mais rien n’y faisait.
C’est là que j’ai décidé d’agir autrement. Plutôt que de me plaindre encore, j’ai choisi une ruse. Je me suis redressé lentement, ai pris mon verre de jus, et, feignant un mouvement maladroit, ai renversé le liquide sur le bras de la mère.
Elle poussa un cri de surprise, le garçon s’immobilisa aussitôt, les yeux écarquillés. Le ton changea immédiatement : la mère, agacée, lui demanda de s’asseoir sans bouger.

Le silence s’installa enfin. Je ne pus m’empêcher de sourire. Ce n’était peut-être pas très élégant, mais l’efficacité fut redoutable.
J’ai passé le reste du vol à regarder les nuages, apaisé. Ce petit incident m’a rappelé une vérité simple : parfois, le calme se gagne non par la colère, mais par une touche d’ingéniosité.