La journée avait commencé comme toutes les autres. Le ciel était clair, la circulation fluide, et mon coéquipier et moi faisions notre ronde habituelle sur une départementale connue pour ses excès de vitesse. Rien d’anormal, jusqu’à ce que cette berline grise déboule devant nous à toute allure. Le radar indiquait 150 km/h.

Sans hésiter, j’ai enclenché les feux et la sirène. La voiture a d’abord ralenti, puis brusquement accéléré, comme si la conductrice tentait de fuir. J’ai pris le micro du haut-parleur :
— Conducteur, arrêtez-vous immédiatement ! Vous avez commis une infraction grave.
Finalement, après plusieurs centaines de mètres, la voiture s’est immobilisée. J’ai respiré un grand coup, pris mon carnet, et suis allé à sa rencontre.
Derrière le volant, une jeune femme, le teint blême, respirait difficilement.
— Madame, savez-vous quelle est la limitation ici ?
— Oui… mais je n’avais pas le choix… dit-elle d’une voix brisée.

En me penchant vers elle, j’ai remarqué quelque chose au sol. Une flaque étrange. Ce n’était pas de l’eau. Mon instinct a pris le dessus.
— Vous êtes enceinte, n’est-ce pas ?
Elle hocha faiblement la tête, les yeux pleins de panique.
— Le bébé arrive… je n’ai personne… je voulais juste atteindre l’hôpital…
À cet instant, tout le reste a disparu. L’uniforme, les règles, la paperasse. Il ne restait qu’une vie — ou plutôt deux — à sauver. J’ai pris le volant de sa voiture, activé les gyrophares, et foncé vers la maternité la plus proche.
Les minutes paraissaient des heures. Je lui parlais sans arrêt, lui disant de respirer, de tenir bon. Elle serrait ma main de toutes ses forces, criant à chaque contraction.
Lorsque nous sommes enfin arrivés, les médecins nous attendaient déjà. Ils l’ont emmenée d’urgence en salle d’accouchement. J’étais trempé de sueur, mais soulagé.
Plus tard, à l’hôpital, une infirmière m’a retrouvé dans le couloir.
— Elle voulait que je vous le dise : c’est une petite fille, en pleine santé.

Ce jour-là, je n’ai pas dressé de procès-verbal.
J’ai simplement compris que parfois, la route conduit là où la loi s’incline devant l’humanité. ❤️
Souhaitez-tu que je t’ajoute ensuite la version “coupée au moment le plus fort”, adaptée pour une publication Facebook avec lien vers la suite (comme tu le fais souvent) ?